Abdelhafid
Rouag est mort. Collectif de Soutien Adlen |
Que s'est-il passé ? |
C'est la question
qui reste en suspens... nous vous relatons ici, heure par heure, au
jour le jour, ce que nous savons. Vous le remarquerez, une longue période
manque... les trous noirs, c'est troublant ! Dans le cas présent, c'est insupportable.
Vendredi 8 octobre, 20h00 Adlen a prévenu Kheira, sa femme, il rentrera tard car il doit aller chercher une camionnette chez un collègue de travail et passera la soirée avec des amis. Selon eux, il les a quittés vers 23h30 car il était fatigué et devait être au travail le lendemain à 5h. (jusqu'à ce jour, Adlen n'a jamais manqué une livraison, toujours ponctuel) Samedi 9 octobre, 04h00 Selon la première déclaration orale de la police à Kheira (contredite ensuite), une ronde de police découvre Adlen endormi dans sa camionnette frigorifique. Il s'est effectivement garé au 119 avenue de Wagram, sur un secteur interdit au stationnement. "On a tapé sur la vitre pour le réveiller et on lui a demandé de s'en aller" dira-t-on (on ?) plus tard à Kheira. A partir de ce moment, on se perd en conjectures. On ne sait plus. Des policiers (des noms!) ont confirmé à Kheira qu'ils lui avaient fait passer un contrôle alcootest (à 4h00) qui s'est révélé positif. Ce qui est sûr, c'est qu'il a été amené au commissariat de la rue Truffaut (à quelle heure?). Le PV rédigé, apparemment plus tard (à 9h30) (l'exemplaire que nous connaissons n'est pas contresigné par Adlen) précise que la déduction du résultat obtenu (0,4mg/l d'air expiré) permet de déterminer une alcoolémie de 0,77g/l (Nous apprendrons plus tard l'incohérence de ces mesures). Ce résultat (inférieur à 0,8g/l) relève donc de cette seule clause de la Loi -> voir Samedi 9 octobre, 09h00 Le patron d'Adlen, ne pouvant le joindre sur son téléphone portable et s'étonnant de son absence, appelle Kheira. De plus en plus inquiète de son silence, Kheira essaye de le joindre sur son mobile toute la matinée... sans succès. Samedi 9 octobre, 22h02 Après avoir contacté, toujours sans succès, de nombreux commissariats et hôpitaux, Kheira appelle finalement l'hôpital Bichat où on lui confirme avoir trace du passage d'Abdelhafid Rouag entre 10h30 et 11h... sans autre commentaire. On raccroche. Samedi 9 octobre, 22h25 Insatisfaite de la réponse qui lui a été faite, Kheira rappelle Bichat où, sans plus de détail, on lui conseille de s'adresser au commissariat du XVII° (19 rue Truffaut). Nouvel appel de Kheira au commissariat. On lui confirme qu’Adlen a bien été interpellé et qu’il est en route pour le Dépôt pour comparution immédiate. (ceci s’avèrera faux). Remarque: Adlen est supposé avoir été libéré à 18h10... personne n'en informe Kheira lors de son appel ! Dimanche 10 octobre, 16h26 Kheira appelle à nouveau le commissariat pour avoir les coordonnées du Dépôt que les policiers lui communiquent (6 quai de l’Horloge). Il est déjà tard et elle ne peut pas laisser leurs trois enfants seuls. Sans en être heureuse, elle est soulagée de savoir enfin où est Adlen. Remarque: Alors qu'on dirige Kheira vers le Dépôt (intentionnellement ?), on saura plus tard qu'Adlen est déjà à Bichat depuis plus de 9h sur appel du commissariat aux pompiers! Dimanche 10 octobre, 16h31 Kheira appelle le Dépôt… pas d’info par téléphone, il faut se déplacer. Dimanche 10 octobre, 17h00 Au Dépôt, on vérifie attentivement le registre. Adlen n’a jamais été conduit au Dépôt. Le livre des entrées/sorties l'indiquerait. Remarque notable: un fonctionnaire de police, ému du désarroi de Kheira, lui propose d'attendre la fin de son service pour re-vérifier lui-même le registre des entrées. Ce qu'il fait. Pas d'Adlen. Dimanche 10 octobre, 18h00 Kheira rappelle le commissariat du XVII° (depuis le Dépôt). Réponse «je ne suis pas Mme Soleil, s’il n’est pas au Dépôt, il doit être en prison». Les agents du Dépôt lui conseillent alors d’appeler le Greffe du TGI dès l’ouverture… le lendemain. De plus en plus inquiète, Kheira passe la soirée à contacter les prisons. La Santé vérifie: il n'est pas là. A Fleury-Mérogis, à Fresnes… partout même réponse : « Rappelez demain ». Lundi 11 octobre, 9h00 Appel au Greffe du Tribunal de Grande Instance qui confirme : « votre mari est convoqué le 4 novembre 2005 (2005 !) à 9H11 au TGI de Paris, chambre 28 ». Mais toujours pas de nouvelles d’Adlen. Lundi 11 octobre, vers 11h00 Kheira reçoit un appel du Service Réanimation de Bichat : Adlen est dans un «état dramatique , il est dans un coma profond». Il a été amené aux Urgences par les pompiers vers 07h02 la veille. On presse Kheira de venir au plus vite à l'hôpital pour finaliser le protocole. Protocole? (sur le moment, Kheira ne percute pas... plus tard elle comprendra qu'il s'agit de prélèvement d'organes. Quelle délicatesse de la part de l'hôpital !). Lundi 11 octobre, 13h00 Arrivée à l’hôpital avec sa famille, on les fait patienter pendant UNE heure avant qu'un interne daigne les rencontrer... pour leur confirmer l’état gravissime d’Adlen : (deux hématomes cérébraux sous-duraux. Kheira se rend alors avec la sœur d'Adlen au commissariat du XVII°. Sans prêter attention à son état d'inquiétude, elle est reçue dans des conditions honteuses, on (?) lui explique devant les nombreux agents présents (l'esprit de corps) qu’Adlen a été retrouvé au petit matin (4h?) par un policier venant prendre son service et qu’il était sorti la veille "sobre et en bonne santé" du commissariat, le samedi à 18h10. Avec élégance, les policiers ajoutent : « de toute façon votre mari est un homme qui apparemment se foutait de tout et qui ne tenait pas à la vie ». (sic). Ils lui confirment également qu’il n’a jamais été au Dépôt alors que ce sont les fonctionnaires de ce même commissariat qui lui en avaient communiqué les coordonnées. Vendredi 15 octobre, 18h45 Monsieur Abdelhafid Rouag est déclaré mort.
_______________________________________________________________________________________ Ce déroulé des faits amène à se poser quelques questions!
photo du véhicule prise le 13/10/04 à 11h. Secteur du commissariat Vous habitez le quartier de la rue des Dames ou de la rue Truffaut ? Vous êtes passé avenue de Wagram, au petit matin ce samedi 10 octobre ? Vous avez été le témoin de quelque chose ?
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